vendredi 15 décembre 2017

Conseil : des explications nébuleuses.

Nous reprenons notre compte-rendu là où nous l’avions laissé dans notre précédent article. Il nous restait à évoquer l’approbation définitive du PLU. Le maire  étant visiblement perdu entre Magland et les Contamines, nous avons commencé l’étude de ce point sans lui.  Et comme l’équipe municipal  attendait son maire, nous en avons profité pour évoquer les « sujets qui fâchent » : le projet immobilier du centre et le goudronnage du chemin du Praz. De ce fait, ce conseil a été ponctué par des longs moments de flottement de la part de la majorité, gênée par certaines questions de la minorité.

Avant de passer au vote final sur le PLU, un long document devait être lu devant l’assemblée : c’est l’adjointe à l’urbanisme qui a procédé à cette lecture qui reprenait l’historique complet de cette procédure du lancement en 2015 jusqu’au rapport du commissaire enquêteur. Les 3 réserves apportées par celui –ci ont ainsi été détaillées mais nous avons fait grâce à Anne Sophie Gut de la lecture des 27 recommandations. Elle n’avait visiblement pas très envie de passer du temps sur le sujet…  Mais cela ne nous a pas empêché d’évoquer certains de ces dossiers.



Une des 3 réserves concerne la route du Col du Joly. Suite aux très nombreuses remarques négatives sur ce sujet, le commissaire enquêteur avait demandé que ce point soit retiré du PLU en indiquant dans son rapport : « Retrait de l’étude concernant l’éventuel goudronnage de la route du col du Joly des objectifs du PADD ». La commune a contourné l’obstacle en jouant sur les mots comme elle sait si bien le faire. Elle déclare cette réserve comme étant sans objet : l’objectif n’est pas de préparer le goudronnage de cette route mais de réfléchir à l’opportunité d’une telle voie. Pour simplifier, elle ne va pas le faire, mais elle va réfléchir pour savoir si elle doit le faire !!! Il nous semble qu’elle ferait mieux de se poser la question de savoir comment elle pourrait le faire : le débat serait alors rapidement clos. Comment financer une telle opération ? Et quelle administration pourrait donner son autorisation à un tel projet ? Si l’équipe municipale veut faire travailler ses neurones pour le village, il nous semble qu’elle devrait se concentrer sur des dossiers plus réalistes. Ceux-ci ne manquent pas.



Comme l’équipe municipale nous en donnait l’occasion, nous avons poursuivi notre séance de questions en évoquant le projet immobilier du centre. Dans son rapport, le commissaire enquêteur avait insisté sur la nécessité de préserver les ouvertures visuelles remarquables du centre du village, reprenant là une remarque des services de l’Etat inquiet de la création de la zone UH1. Aussi, il avait demandé à la commune de prendre l’avis d’un paysagiste conseil. Selon lui, la construction d’un bâtiment qui couperait toutes les perspectives vers les sommets serait en contradiction avec l’enjeu du PLU du maintien des ouvertures visuelles remarquables. La commune a répondu qu’elle suivrait ce conseil et qu’un rendez-vous était programmé pour ce mois de décembre.



Positivement surpris par cette réponse, nous avons naïvement posé la question de savoir si le permis posé allait être revu pour s’adapter aux consignes de cet architecte conseil. Mais la réponse du DST nous a violement ramené à la réalité : la commune a indiqué qu’elle ne souhaitait pas maintenir des ouvertures visuelles.  Au moins les choses sont claires. Ceux qui espéraient encore pouvoir admirer le Mont Joly ou l’aiguille de Roselette depuis la place savent maintenant à quoi s’en tenir. Aucun réaménagement du permis n’est prévu. A quoi servira alors l’intervention de ce professionnel ? En fait l’objectif sera d’aboutir à une meilleure intégration du bâtiment dans son environnement et aux aménagements des abords des bâtiments. « C’est pour trouver une harmonie » comme l’a expliqué le DST. Les services de l’Etat parlent de préservation des vues remarquables, la commune  répond « aménagements des abords ». Cette réponse montre  comment le maire et son équipe se moquent totalement des avis des services de l’Etat et plus largement encore de toutes les personnes qui ont participé à l’enquête publique et qui se sont exprimées sur ce sujet. 



Peggy le Bruchec a ensuite souhaité revenir sur un point qui l’avait particulièrement étonné. Elle avait assisté à la présentation publique organisée cet été par les promoteurs du projet. A l’issue de la réunion, elle avait discuté avec l’architecte. Celui-ci, ne la connaissant pas, ne savait pas qu’il avait face à lui une conseillère municipale, qui plus est, de l’opposition. Il lui avait alors certifié avoir participé à l’élaboration du PLU. Ainsi la zone UH1 aurait été faite pour que son projet puisse être réalisé. Aussi, lors de ce conseil municipal, Peggy a demandé si cet architecte avait effectivement participé à l’élaboration du PLU. L’avocat de la commune a alors expliqué qu’il était totalement impossible et même rigoureusement interdit qu’un maître d’œuvre puisse participer aux réunions de préparation du PLU. Nous pouvons croire qu’il n’a pas été présent pour les réunions dites « officielles » avec le cabinet CAPT, mais nous pouvons tout de même nous poser des questions sur la création de cette zone spécifique dont le règlement coïncide parfaitement avec ce projet. Une adaptation du règlement, qui rappelons-le, n’avait pas été mentionné aux responsables des 2 projets concurrents.



Cette zone qui permet de construire jusqu’à 21 mètres de haut tombe pile poil pour le projet de Quanim Escrim. Les conseillers ont bien appris leur leçon. Quand nous avons évoqué les fameux 21 mètres, tous ont réagi : « mais il n’y aura pas 21 mètres ». Nous avons alors demandé quelle est la différence entre cette zone UH1 et la zone UA située juste à côté. Le DST n’a pu que répondre « justement c’est la possibilité de monter jusqu’à 21 mètres ». Il a essayé de se rattraper en expliquant que ce serait du côté talus. Mais, nous ne nous faisons plus aucune illusion, les bâtiments s’élèveront bel et bien jusqu’à la limite maximum des 21 mètres. Il ne nous restera plus qu’à examiner les détails du permis quand celui-ci sera accordé pour connaitre l’ampleur du désastre. Bizarrement, un mois après la validation du PLU, ce permis n’a toujours pas été accepté. Plus étonnant encore, de nouveaux sondages du sol ont été effectués tout récemment au niveau du parking du centre. C’est vrai que c’est bien le moment de s’interroger sur la nature du terrain et sur sa capacité à supporter des immeubles de 5 ou 6 étages !!! Finalement, le PLU a été adapté à ce projet de centre village plus que médiocre, qui tire le village si joli vers une disgrâce définitive….


Le PLU faisant la part belle à la mobilité douce, du moins sur le papier, nous avons demandé à l’équipe municipale comment la mobilité douce allait pouvoir être préservée sur le chemin du Praz quand celui-ci sera goudronné et utilisé pour les skis-roues.  Nous avons tout de suite vu que notre question provoquait un vrai malaise parmi les élus de la majorité : têtes baissées et regards fuyants. Le DST s’est alors dévoué pour répondre à notre question. Et c’est peu dire que ses explications nous ont laissés perplexes. 



« On a reçu des doléances…. Ça ne peut pas marcher : ce terrain ne peut pas être utilisé à la fois par des randonneurs, des vélos et des pratiquants de ski roue. Et le chemin n’est pas assez large ». Nous étions heureux de l’entendre dire ces quelques évidences, partagés par beaucoup.  Mais la suite a été moins claire : « Il n’a jamais été question de mettre du goudron noir sur le chemin du Praz, en pleine forêt, sur le GR5,…. Mais il peut y avoir des travaux pour améliorer le cheminement  pour les piétons, les vélos et les poussettes ». Le chemin du Praz subira un aménagement, c'est-à-dire une couverture, un revêtement qui ne sera pas du goudron, mais qui sera autre chose que de la terre et des pierres. « Parce que c’est difficile de rouler en vélo dessus, et les poussettes »…. On se demande comment cela se passe actuellement et pour les milliers de promeneurs qui ont emprunté ce chemin.  On est à mille lieues d’une vision écologique et pérenne dans la gestion du patrimoine contaminard.



Nous avons alors fait remarquer notre incompréhension. Nous n’avons jamais entendu dire ni constaté sur ce chemin était difficilement praticable. Qui s’est plaint de l’état de cette voie piétonne ? Certes, il peut y avoir un peu de boue  après la pluie, tout n’est pas impeccablement lisse, de temps en temps des nids de poules, vite réparés par les services techniques. Mais c’est cela qui fait son charme. Ce chemin est en pleine nature et il a un état « naturel » !!! Et si des aménagements doivent être réalisés sur le chemin du baroque, c’est à d’autres endroits comme en contre bas du cimetière où les pierres et la terre doivent être régulièrement maintenues.

Après ces réponses et pour être certains d’avoir bien compris, nous avons demandé si les fondeurs emprunteront ce cheminement. « On est en train d’étudier ça avec la Fédé, rien n’est arrêté… » a ajouté le DST qui venait de déclarer 30 secondes avant que la cohabitation était impossible. « Mais on mettra des matériaux naturels !!!, il faut améliorer la liaison entre le parking et le parc de loisirs ».  « Mais alors du coup, ça n’a rien à voir avec le projet ski roue » avons-nous ajouté, un peu perdus face à ces réponses se contredisant les unes des autres. « Euh… mais si … mais je reconnais que ce projet a été mal expliqué ».

Voici un vrai chemin impraticable 


Nous ne savons pas si ce dossier a été mal expliqué mais la simple consultation des plans indiquait sans aucune équivoque que le chemin du Praz faisait partie du projet ski-roue et qu’il allait être goudronné pour permettre aux skieurs de l’utiliser. Il était même stipulé que ce chemin était déjà une piste de ski… Aujourd’hui, l’équipe municipale essaye de se sortir de ce dossier face aux très nombreuses réactions négatives. Une pétition a recueilli plus de mille signatures et 2 associations ont officiellement demandé au maire de retirer son permis. Le premier magistrat ne pouvant admettre, pour son égo, qu’il avait fait une erreur cherche une porte de sortie inventant une histoire d’amélioration de la praticabilité de ce chemin. Mais au vue des explications alambiquées données par le DST la tâche ne sera pas simple. Finalement, on comprend pourquoi le maire n’était pas si pressé d’arriver à ce conseil municipal… Face à ces explications vaseuses, on se dit qu’au bord du chemin de Praz dort un loup…



Décidément, la « politique politicarde » a pris le pas sur tout, et a dévoré l’esprit de la mairie…. On est prêt à tout pour arriver à ses fins et quand on ne peut plus argumenter, on n’hésite pas à dire que les gens n’ont rien compris… 



Rendez-vous le 1er janvier pour de nouvelles infos.

Lydie Roch-Dupland et David Mermoud


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vendredi 1 décembre 2017

Tellement de questions et si peu de réponses….

Dans notre précédent article, nous nous étions intéressés à la séance du conseil municipal du 10 octobre. Cette fois-ci, nous revenons sur celle du 9 novembre dont l’ordre du jour était très chargé avec notamment l’approbation finale du PLU. Pour cela, l’équipe municipale avait fait appel à des renforts car dès notre arrivée, nous notions la présence de 2 juristes autour de la table. Quel était l’intérêt de la présence de ces 2 professionnels ? Pour répondre à d’éventuelles questions ? Certainement pas à celles des personnes du public car cela fait bien longtemps qu'elles ne peuvent pas s’exprimer. Encore moins à celles des conseillers de la majorité : ils ont perdu le sens de la parole depuis 2014. De notre côté, si nous posons souvent des questions sur l’intérêt de telle ou telle décision, nous ne nous sommes jamais lancés dans de grands débats juridiques.




Peut-être que finalement, ces 2 personnes n’étaient là que pour pallier à l’absence du maire des Contamines qui avait trouvé ce soir-là, une réunion plus importante que l’approbation finale du PLU de sa commune. « Mais il doit arriver un peu plus tard dans la soirée » annonça la première adjointe avant de bouleverser l’ordre du jour et de décaler les délibérations sur le PLU en fin de séance « afin que le maire soit présent ». La réunion du SM3A à laquelle le maire assistait a fini à 19h50 à Magland…. Il aurait pu être présent dès 20h30, s’il jugeait les intérêts de la commune importants…. Il n'est arrivé qu'à 21h10. Malgré tout, nous apprécions les effets des absences du maire : les discours sont plus fluides, il n’y a pas de grands monologues violents, sans queue ni tête avec unique objet : charger les anciennes municipalités. Les relations sont beaucoup plus simples. Même si durant ce conseil, nous avons senti de grands flottements devant des problèmes de gestion évidents ...

Avant le début des différents votes, nous avons pris la parole pour demander qu’une meilleure information soit faite au sujet des conseils municipaux sur le site internet de la mairie. En effet, une personne qui souhaite assister à une de ces séances à 2 moyens pour connaitre les dates et heures de ces rendez-vous municipaux. Le premier est de passer régulièrement consulter le tableau d’affichage du couloir de la mairie. Mais étant donné le rythme pour le moins décousu de ces séances : pour rappel, une réunion en 3 mois puis 3 réunions en un mois, cela nécessite de passer voir cet affichage au moins une fois par semaine pour être certain de ne pas louper une séance.  Il faut vraiment être passionné pour cela !!!




L’autre solution est de consulter le site internet. Comme celui-ci vient juste d’être modernisé et complété de rubriques « Actualités «  et « Agenda », on pourrait penser qu’il serait très facile de trouver les informations sur les conseils municipaux.  Et bien non, loin de là. Pour savoir si une séance de conseil municipal va se dérouler prochainement, il faut fouiller les différentes rubriques. Et l’information est bien cachée. Pour la trouver il faut aller dans la rubrique « Votre mairie », puis « Le conseil municipal » et enfin « Comptes rendus du conseil municipal ». Et là, on peut trouver dans les jours précédents les réunions, une phrase qui annonce le jour et l’heure. Et l’ordre du jour ? Il n’y est pas. Pour le lire, il faut aller consulter le panneau d’affichage en mairie. A quoi servent alors les rubriques Actualités et Agenda ? Uniquement à raconter les diverses réunions auxquelles le maire a assisté, à décrire le premier pacte civil signé en mairie ou à annoncer les expositions à la bibliothèque et des ciné-goûters dans la salle de la réserve !!! Il est vrai que tout cela est tellement plus important que d’annoncer le vote du PLU ….




On peut se poser de réelles questions sur ce choix de communiquer au minimum sur ces séances qui sont pourtant les moments essentiels de la vie de la commune. L’équipe municipale a-t-elle des problèmes de déontologie avec les décisions qui sont prises ou avec la façon dont se déroulent ces réunions ?  Mais une chose est certaine, si elle souhaitait avoir le moins de personnes présentes dans le public, elle ne s’y prendrait pas autrement. La mairie communique, communique, communique ! On l’a vu, à travers des panneaux égrenés dans le village, sur le panneau lumineux,  sur des lettres diverses du maire à ces administrés, mais les vraies décisions politiques, les véritables engagements pour tous et avec tous, on les attend toujours. On peut se demander si ces dépenses de communications sont vraiment nécessaires…. En période de campagne pré-électorale lancée par la municipalité, la communication est évidemment indispensable pour noyer le poisson. 

La première adjointe a répondu à notre demande en précisant que l’annonce des conseils serait mieux faite à l’avenir. Nous verrons si cela se confirme. Mais cela semble mal parti puisque 3 semaines après cette séance, son compte rendu n’est toujours pas consultable sur le site. En revanche, on peut trouver les annonces de la Ruée des Fadas et du marché de Noël … Paroles et paroles et paroles…..




La première délibération visait la signature d’un bail rural pour le GAEC Les Démorets concernant des  terrains communaux situés à Combe Blanche après le départ en retraite du précèdent gérant. Ce vote a été suivi par celui concernant l’achat par la commune d’un terrain au lieu dit « le  Grand Gouet ». Cette parcelle fait partie de la zone du futur parcours de ski roue autour du foyer de ski de fond. Les différents propriétaires ont signé des accords de convention d’occupation ou ont vendu leur terrain à la commune. Cela est le cas pour cette parcelle de 49 mètres carrés. Nous n’avions pas de questions spécifiques au sujet de cette vente mais nous avons demandé à la première adjointe d’obtenir des nouvelles plus globales du projet : les suites données  aux diverses demandes de subventions et un calendrier des travaux à venir après l’accord donné récemment au permis d’aménager. Face à ces questions, la première adjointe a sèchement répondu que ces points n’étaient pas à l’ordre du jour de la séance. On communique à la mairie, mais pas sur tout et pas à tout le monde, vous l’aurez compris !




Toutes les personnes qui ont traversé le parc de loisirs récemment ont remarqué que des travaux étaient réalisés dans ce secteur et en bonne voie d’achèvement. Mais ce n’est que maintenant que le plan de financement et les diverses conventions sont soumis au vote du conseil municipal. Nous n’avons pas manqué de faire remarquer cette nouvelle inversion de l’ordre logique des choses. Une fois de plus, le conseil est appelé à se prononcer sur des points qui sont déjà de fait actés. Dans le passé, nous avons validé régulièrement les tarifs des équipements touristiques alors que ceux-ci figuraient déjà dans les brochures distribuées à l’Office de Tourisme. Le mois dernier nous devions nous prononcer sur le montant des lots attribués pour le concours des maisons fleuries alors la remise des prix avait déjà été organisée et cette fois-ci, nous devons valider le financement de travaux quasiment terminés. Nous n’avons pu qu’exprimer notre exaspération face à ces votes inutiles qui abaissent au maximum le rôle du conseil municipaux et qui ridiculise son action. Nous avons ajouté que c’était vraiment « nous prendre pour des cons » que de nous faire voter ces décisions une fois que les travaux étaient presque finis. Sans doute, le mois prochain nous voterons les tarifs de l’EPIC qui sont déjà dans les plaquettes et sur le site de l’OT….




Que se passerait-il si, par un curieux hasard, un miracle même comme nous l’avons dit lors de cette séance, le conseil votait contre ces conventions ou ce financement ? Si frappée par la lumière, la majorité de l’équipe municipale votait contre les délibérations avancées par leur chef ? Faudrait-il démonter le transformateur installé et enlever les câbles récemment enfouis dans le sol ? Mais cela ne peut se produire, il n’y a aucun risque : tous les conseillers ont été bien formés, ils savent qu’ils ne  doivent jamais lever le bras pour voter contre ou même s’abstenir. Nous évoquons là, une utopie : un monde dans lequel chacun garderait sa liberté de penser et s’exprimerait à loisir, sans crainte, sans honte, quitte à dire des bêtises, peut-être. Mais où le sens du mot délibération ne serait plus galvaudé ! Délibérer veut dire discuter, échanger des avis… Puis voter pour ou contre en toute conscience de ce pourquoi on implique la commune.




Et quel est le but de ces travaux d’électrification dans le parc de loisirs ? Des réseaux électriques sont déjà en place depuis très longtemps et l’éclairage public est installé. Il faut savoir que le transformateur pour toute la zone du Pontet avait été construit dans le camping du Pontet, juste devant le bâtiment d’accueil. Après la vente du camping, il semblerait que le déplacement de ce transformateur soit devenu indispensable. On peut toutefois se poser la question de savoir si une convention entre la commune et le propriétaire n’aurait pas pu régler ce problème. Mais bon…. 




Un nouveau transformateur a donc été construit juste avant le pont d’entrée du Parc de Loisirs et des nouveaux câbles ont été déployés dans toute la zone. Il nous a été expliqué que cela va permettre d’avoir des compteurs pour chacune des activités et que surtout le précédent transformateur ne pouvait plus supporter la demande des différents équipements: « Il fallait augmenter sa puissance, il était en surrégime ». L’adjoint aux finances a ajouté « On a prévu un transformateur adapté à la demande ». Mais il n’a pas précisé s’il s’agit de la demande actuelle et celle à venir qui comprendra, on peut sans douter, la fourniture d’électricité aux habitations à proximité. Nous aurions aimé poser la question directement au maire mais, dommage, il n’était pas là….

Et pour finir de justifier les sommes dépensées pour tous ces travaux, le Directeur des Services Technique a précisé qu’une nouvelle tranchée avait été creusée vers l’accueil du lac de baignade pour permettre l’éclairage de la zone de barbecue à proximité. Et bien alors, si tout cela est réalisé pour éclairer les barbecues, on ne peut que s’incliner devant ces décisions. Mais nous pouvons imaginer que les habitants du village qui réclament des travaux dans leur hameau et qui ne voient rien venir vont apprécier… Chacun pensera ce qu’il veut de cette création de transformateur qui non seulement vient enlaidir l’entrée du parc de loisirs, mais qui impose des dépenses inconsidérées pour la commune….. Nous demanderons des éclaircissements à EDF. On peut aussi s’interroger sur le choix de l’emplacement : en zone inondable, à quelques mètres du Bonnant…




Nous restons dans le parc de loisirs pour la délibération suivante. La Délégation de Service Public pour le Restaurant du Lac signé entre l’EPIC et la commune va être résiliée. Un petit retour en arrière s’impose. En 2015, l’équipe municipale avait souhaité renouveler la DSP de ce restaurant en ajoutant un nombre important de contraintes pour le gérant avec notamment l’obligation pour celui-ci d'engager de lourds investissements de rénovations du bâtiment. Face à cela, le précédent gérant avait préféré laisser tomber et aucun candidat ne s’était présenté. Bien évidemment, quel particulier va venir injecter de l’argent dans la réfection d’un bâtiment public avec pour seule contre-partie une location de 6 ans au lieu de 3 ? On l’a vu : personne !  Et c’est l’EPIC qui avait hérité du bébé. 

On se souvient encore des beaux discours de Christophe Gernigon à cette occasion. Il n’avait pas manqué de critiquer les précédents gérants et avait promis monts et merveilles pour l’avenir de cet établissement qui allait devenir un haut lieu des Contamines. On a vu la suite et les déboires qui se sont multipliées au fil des mois.  Aujourd’hui, il est expliqué que l’EPIC souhaite "recentrer ses activités autour de son domaine de compétence". Voilà une belle tournure de langue de bois. En clair : la gestion du chalet du lac par l’EPIC a été un véritable fiasco et suite aux importantes difficultés financières de celui-ci, il faut arrêter les frais. 




Nous avons appris de la bouche de la juriste qu’un nouvel appel public à la concurrence avait été lancé pour trouver un nouveau gérant. Les éventuels candidats devaient envoyer leur dossier avant le 24 novembre. Selon l’équipe municipale, de très nombreuses demandes étaient déjà parvenues en mairie avant même ce conseil du 9 novembre. 7 candidats se seraient déjà fait connaitre. Il est évident que cet établissement intéresse désormais des professionnels de la restauration : toutes les obligations d’investissement ont été supprimées et son emplacement stratégique dans ce cadre magnifique en fait un outil de travail idéal. Dans le projet de convention, on retrouve les mêmes conditions qui étaient exigées dans le passé, avant que le maire veuille avoir le beurre et l’argent du beurre. Nous espérons que cela n’est pas qu’un énième effet d’annonce et que ce restaurant sera effectivement ouvert cet hiver et retrouvera son éclat d’antan ainsi qu’un service de qualité.

Un point nous a étonnés dans les conditions de cette résiliation de DSP. La commune va verser une somme de 66 000 euros à l’EPIC comme indemnité de résiliation. Nous avons relu la convention signée en 2015. Nulle mention de cette indemnité de résiliation dans le cas où le gérant décide de rompre le contrat. Si la  décision vient de la commune : une indemnité est prévue mais pas dans le cas inverse. Ce qui nous semble tout à fait logique. En fait, cela correspondrait à une compensation des travaux financés par l’EPIC. Mais comme ceux-ci ont été réalisés en grande partie par le personnel communal, un dédommagement est-il vraiment obligatoire ? 




Avant de passer au vote, nous avons demandé à avoir des informations sur le fonctionnement actuel de l’EPIC et son avenir. En effet, le directeur a été mis à pied le 7 juillet pour une durée de 4 mois : il aurait du être de retour depuis un mois. Annick Roger, la conjointe du DGS est-elle devenue de fait directrice de l’Office du Tourisme ? Nous ne voudrions en aucun cas être  à la place des responsables de l’EPIC qui vont devoir justifier devant les habitants des Contamines le trou abyssal de 400 000 euros et le changement de stratégies d’animations avec plus rien au programme à part des événements effectués par des associations.  Et bien entendu, la réponse que nous avons obtenue à notre demande était que ce sujet n’était pas à l’ordre du jour de ce conseil. L’adjoint aux finances a ajouté que le vote de la subvention annuelle de l‘EPIC serait au programme du prochain conseil et que toutes les informations nous seront alors données. Nous patienterons  donc quelques semaines supplémentaires. En attendant nous pouvons préparer nos questions. Elles seront nombreuses…




A l’issue de cette délibération, il ne restait à l’ordre du jour que celles sur le PLU. Et bien que le maire ne soit toujours pas arrivé, nous sommes passés à ce point.  Nous évoquerons ce sujet ainsi que les informations que nous avons pu obtenir à cette occasion dans notre prochain article. Nous évoquerons le dossier du chemin du Praz et son goudronnage….



Rendez-vous le 15 décembre pour de nouvelles infos.

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mercredi 15 novembre 2017

Six panneaux pour si peu de choses

Après 3 mois sans un seul conseil municipal, nous venons d’en enchainer 3 à la suite en un mois. Un rythme pour le moins décousu à l’image des actions de la municipalité.

Nous revenons aujourd'hui sur la séance du 10 octobre. Celle-ci a débuté avec le renouvellement de l’opération "pass scolaire" qui permet aux enfants d’accéder aux stations de ski à des conditions très avantageuses. Ce pass concerne les jeunes de moins de 18 ans scolarisés et habitants dans une des communes du pays du Mont-Blanc (Communauté de communes Pays du Mont-Blanc + communauté de communes Vallée de Chamonix + la Giettaz). Le coût global du forfait annuel est de 189 euros qui se répartissent entre les familles (99 euros), la commune d’origine (45 euros) et les remontées mécaniques (45 euros). On ne peut que se réjouir du renouvellement de cette opération cette année encore. 




Le concours des maisons fleuries a été organisé à nouveau cet été. La remise des prix a eu lieu au mois de septembre. Et ce n’est que maintenant que le conseil municipal délibère sur le montant des lots récompensant les lauréats. Ne serait-il pas plus logique que cette délibération soit votée avant que les prix ne soient remis aux vainqueurs ? Mais la logique est une chose qui semble avoir disparue de notre commune…  Malheureusement, de plus en plus de délibérations sont prises après les faits, comme s’il ne faisait aucun doute que la majorité du conseil allait toujours valider les choix du maire. Oui, parce qu’ici ce n’est pas le maire qui suit les avis du conseil….




Nous avons appris ensuite, l’acquisition par la commune d’une parcelle de terrain sur la piste des Loyers. Dans le cadre des travaux annoncés autour du torrent d’Armancette, une digue va être réalisée à l’emplacement actuel du jardin d’enfants de l’ESF, devant la garderie. Cet espace essentiel au bon fonctionnement de la garderie et plus largement pour l’accueil des familles va donc être déplacé plus au nord, derrière le bâtiment d’accueil des enfants. Cet aménagement futur nécessite l’acquisition du terrain concerné pour une somme de 6000 euros.  Mais pour cet hiver, pas de changement, le jardin d’enfants sera toujours au même endroit étant donné que les travaux dans ce secteur annoncés depuis des mois n’ont pas encore débuté. Il est bon de préciser ici que le SM3A a demandé à consulter les dirigeants de l’ESF, mais que le maire n’a pas jugé cette rencontre utile. Une véritable ingérence dans tous les domaines.




On retrouve ces travaux pour le torrent d’Armancette dans le vote suivant. Le SM3A chargé du futur chantier va acquérir une parcelle dans la zone des Loyers. La délibération suivante concerne encore une fois une parcelle mais du côté de la Gorge près du parking EDF. Un bail a été signé en 2015 entre la commune et EDF pour la mise à disposition de la parcelle 1300 section E. Deux ans plus tard, il s’avère que c’est finalement une autre parcelle qui sera adaptée au projet. Il faut donc annuler le bail de 2015 et en signer un nouveau. Faire et défaire : avancer, .... pas sûr !!!

Enfin le reste de ce conseil express s’est concentré sur le projet de centrale hydroélectrique dans le Bonnant. La convention signée avec le concessionnaire de la centrale a été renégociée : nous espérons que cela n’a pas été fait après le démarrage des travaux, ce qui aurait mis le partenaire en état d’infériorité. Ces renégociations de conventions sont devenues légion au sein de la commune. Le début des travaux n’a pu échapper à personne avec une grue installée à côté du pont des Loyers et les aménagements qui sont en cours en contrebas. Une série de servitudes, de baux et de conventions doit être signée pour rassembler toutes les autorisations nécessaires à ce type d’aménagement. 

Ces travaux qui ont débuté en septembre au Raccart doivent durer jusqu’en octobre 2018. La conduite forcée va rejoindre le Plan du Moulin, d’abord sur la rive gauche puis droite du torrent. Le tracé de cette construction est indiqué sur un panneau installé à proximité du pont des Loyers. Un second panneau a été ajouté juste à côté par la commune pour dire … la même chose : la construction d’une centrale électrique entre septembre 2017 et octobre 2018. Quel est l’intérêt de ce panneau ? Aucun à part celui d'être l’élément d’une campagne de communication lancée par l’équipe municipale cet automne.




En quelques jours, des panneaux sont apparus aux 4 coins de la commune pour mettre en valeur les si magnifiques actions du maire et ses conseillers. La campagne électorale pour 2020 est bel et bien lancée. Pour cela, il est absolument nécessaire de persuader par l’image les électeurs des Contamines que la commune est gérée par une équipe de qualité. Déjà le site internet de la mairie a été transformé en un outil de promotion de l’image du maire. La photo du maire en gros plan et quelques lignes sur les conseillers montrent déjà qui a le pouvoir dans la commune. Cela ne trompe pas : le super maire héroïque c’est lui ! Et là, ce ne sont plus les aventures de Martine à la plage ou à la montagne mais celles d’Etienne Jacquet dans sa commune. Etienne à la chasse, Etienne au tennis, Etienne explique l’écologie à Nicolas Hulot, Etienne accueille les jeunes dans la nature…… Qui sera réellement dupe de cette propagande électorale financée par nos impôts ? 


Le maire a-t-il décrit à Nicolas Hulot sa méthode pour protéger l'environnement en mettant du goudron sur les chemins piétons ?


Mais cela ne suffit visiblement pas et 6 panneaux sont apparus dans les Contamines. La réflexion a dû être longue pour trouver des travaux à mettre ainsi en lumière. Affublés du slogan « La rénovation au cœur de l’action », ces panneaux frisent le ridicule. Au parc de loisirs, le nettoyage et la coloration d’un court de tennis sont décrits comme une action extraordinaire qui va permettre l'organisation de compétitions internationales … Comment notre station a-t-elle fait pour accueillir un Open de tennis pendant une vingtaine d’années, avant Etienne Jacquet ? Ce simple entretien d’un équipement nécessitait-il vraiment la pose ce panneau ? Nous en doutons fortement.




Juste à côté, on peut en trouver un autre qui vient lui, glorifier la construction du ponton devant le chalet du Parc, avec, preuve à l’appui, les photos avant et après. Désolé, mais nous préférons la version « avant ». Surtout avec les fautes de goût flagrantes quand au mélange de bois avec des  couleurs qui jurent. Et oui, même avec le bois une certaine réflexion est nécessaire avant de choisir des styles aussi tranchés.




Le petit jeu du avant/après est également utilisés sur les 2 panneaux installés au-dessus de la zone de la patinoire. Une pâle copie de la communication déjà bien rodée à Saint-Gervais depuis des années ? Pourquoi 2 panneaux ? Un pour la patinoire et un autre pour l’aire de jeu, bien sûr. Sur les 2, on retrouve exactement les mêmes objectifs : "intégrer les aménagements dans un espace paysager harmonieux, rendre le site plus attractif et conforter ce pôle d’activité en hiver comme en été". Nous cherchons toujours ce que l’équipe municipale décrit comme « un espace paysager harmonieux ». Les algécos alignés à côté de la patinoire ? Les dizaines de voitures garées lors des manifestations ? Nous n’avons pas la même notion de ce qu'est un paysage harmonieux. 


Un paysage harmonieux avec plus de cinquante voitures visibles sur cette photo trouvée sur le site internet de la commune.

De plus, le chiffre avancé du coût d’aménagement par la mairie est largement sous estimé : 169 549.52 euros.  En juillet 2016, le coût de ces travaux s’élevaient déjà à 349 000 euros HT et dans le "Contamines à la Une" de septembre 2016, on lisait que des travaux supplémentaires allaient être réalisés pour un coût estimé à 250 000 euros en plus. Pour info, la location mensuelle des algécos s’élève à 3 385 euros TTC par mois, argent qui, cumulé depuis 2 ans, aurait pu financer un joli chalet d’accueil. Dans le même article on lisait «  Au printemps 2017, les travaux d’aménagement des aires de loisirs, d’accès de stationnement se poursuivront pour un montant estimé à 200 000 euros ».Les 74 561 euros indiqués sur le second panneau correspondant à la « réalisation d’une aire de jeux » n’indiquent que le prix d’achat des nouveaux modules de jeux. 




Si la rénovation de l’aire de jeu était devenue indispensable, nous regrettons certains des choix qui ont été faits, en particulier l’absence d’une barrière de sécurité, même petite, autour de ces modules.  La proximité de toutes les voitures qui circulent ou qui reculent est un danger pour les jeunes enfants qui s’amusent à cet endroit. C’est si vite fait de courir derrière un ballon, d’être attiré par le torrent à côté, de courir entre les jeux et se retrouver au milieu des véhicules. De plus, une barrière éviterait que les chiens errant viennent faire leurs besoins sous les balançoires !!! Nous savons que des courriers en ce sens ont été reçus en mairie, mais ils sont resté lettre morte….




Enfin, un dernier panneau a été installé à côté du cimetière au sujet des travaux réalisés cet été : réseau d’eau, enrochement, réfection de l’enrobé, place de stationnement et trottoir. Mais on se situe à cet endroit sur la route départementale et ces travaux ont été organisés, gérés et financés par le département. En aucun cas, les deniers communaux ont été engagés dans cette réfection de chaussée. Seule la partie sur les réseaux d’eau est une réelle action de la commune. Dans sa stratégie de communication, l’équipe municipale s’approprie les actions des autres. Les  travaux sur cette partie de la route départementale ne datent pas d’hier. Les premières réunions à ce sujet ont été organisées en 2012 ou 2013. Ces travaux étaient donc engagés bien avant l’arrivée de l’équipe municipale. De la même façon, les aménagements dans le Bonnant sont en discussion depuis 2013. C’est l’ancienne municipalité qui avait été contactée par l’entreprise Quadrant et qui avait donné son accord pour le lancement des études de réalisation. Des précisions qui bizarrement ne sont pas notés sur les panneaux … Mais, on le sait : cette équipe sait bien s’arranger avec la vérité !




Verrons-nous dans les prochains mois d’autres panneaux venir vanter l’action de l’équipe municipale ? Peut-être, mais nous avons vraiment du mal à trouver un sujet qui puisse être mis en valeur. Aurons-nous droit à un panneau devant les poteaux de l’espace animation qui ont été repeints l’an dernier? Ou à côté des bacs à fleurs qui ont été changés ? Nous avons quelques suggestions à faire, mais nous ne sommes pas certains qu’elles soient validées par le maire et ses conseillers.
  • Devant l’espace animation. Avant, des locaux utilisés par la commune et par le ski club. Après, un cabinet médical tout neuf et … tout vide.
  • Dans les hameaux. Aucun travaux sur les chaussées défoncées, aucune ligne électrique enfouie. 
  • Devant le presbytère. "La rénovation au cœur de l’action" : à la place des travaux prévus, une bâche toute neuve a été posée sur le toit.
  • Devant la boucherie . Avant un commerce de proximité. Après un local fermé.
  • Devant les locaux de la mairie : un accès toujours interdit aux personnes à mobilité réduite après des travaux très onéreux.
  • Devant les locaux d’accueil dédiés aux tourisme : un OT flambant neuf et à côté un bureau des guides et moniteurs complètement délaissé.
  • Devant l’office de tourisme. Avant, une association active gérée par les socio professionnels. Après, un EPIC piloté par la commune et … ruiné.
Et on pourrait tant en ajouter …



Rendez-vous le 1er décembre pour de nouvelles infos.

Lydie Roch-Dupland et David Mermoud


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mercredi 1 novembre 2017

PLU : avis favorable mais des réserves significatives

Le 6 octobre, Jean-Louis Presse, commissaire-enquêteur chargé de l’enquête d’utilité publique sur le futur PLU a remis son rapport. Ce document de 207 pages contient une analyse complète et précise des différentes observations faites pendant l’enquête publique, par écrit ou par oral.

De très nombreux particuliers se sont manifestés pour rencontrer cette personne ou pour inscrire des remarques dans les registres mis à disposition du public. Le comptage fait par Jean–Louis Presse est impressionnant : il a reçu 250 personnes au cours des différentes permanences organisées. Certaines ont même dû être prolongées face à l’affluence. Sur les registres, on dénombre 363 observations écrites. On imagine les heures de travail pour réaliser une synthèse de tout cela !!!




Toutes les personnes qui ont donné leur avis ou formulé des demandes doivent attendre impatiemment la lecture de ce rapport. Nous regrettons qu’il ait fallu plus de 2 semaines après la réception de ce document en mairie pour qu’il soit consultable sur le site de la commune. Dans un premier temps, il était proposé aux personnes de venir le lire en mairie : très pratique pour les nombreux résidents secondaires ou tous ceux qui travaillent pendant les heures d’ouverture de la mairie !!! Et bien sûr, cette lecture devait se faire dans le couloir d’entrée de la mairie : devant la banque en bois, aux vues de tous, au milieu des allées et venues des employés et des usagers.

Heureusement, depuis quelques jours, chaque personne peut télécharger les différentes parties de ce rapport et l’examiner tranquillement. Comme tous n’auront peut-être pas envie de se plonger dans la lecture de ces 207 pages, nous vous en proposons une synthèse des principaux points.




Les 20 premières pages reprennent les principaux sujets du PLU (cadre juridique, description de la commune et liste des objectifs). Le déroulement de l’enquête publique est précisé dans les pages suivantes : on apprend que le commissaire-enquêteur a effectué une visite de la commune avant les premières rencontres avec les habitants. Diverses réunions ont été organisées avec différentes personnes pour lui présenter notre village. Il nous semble qu’une réunion avec tous les élus, y compris ceux de l’opposition aurait été la moindre des choses afin que Jean-Louis Presse puisse commencer son travail en toute connaissance de causes. Mais les choix sont toujours très sectaires venant de notre mairie.

Le rapport se poursuit avec une présentation des différentes observations exprimées sur le PLU.  Pour chaque sujet, le commissaire-enquêteur donne son avis sur les points mentionnés. Dans certains cas, la commune donne une réponse aux arguments avancés par les différentes personnes. Et dans certains cas, le commissaire-enquêteur répond à la commune, le plus souvent pour exprimer son désaccord. Une synthèse des observations est faite en annexe (page 126 à 133). Plus loin on trouve l’exhaustivité des réponses de la commune, de la page 135 à 192.




Les observations commencent par celles des personnes publiques associées (PPA). On y trouve les communes voisines et différents administrations et organismes (Préfecture, Conseil Régional, chambre des métiers, ASTERS, …). Ensuite, dans une longue partie (page 33 à 105), le commissaire-enquêteur revient sur toutes les observations sur des sujets généraux (stationnement, centre, …) ou particuliers (parcelles non constructibles, modification de règlement,…). Les différents points sont classés par thème puis par hameau. 

Elaboration du PLU, concertation : de nombreuses critiques sur le manque d’informations écrites, d’invitations personnelles à participer, de consultation des associations locales,… Sans surprise, la commune répond que tout s’est passé parfaitement.

Thème étudiés : des insuffisances sont regrettées. Des thèmes auraient mérité d’être abordées (patrimoine rural et religieux, chalet d’alpage, pollution et qualité de l’air, services de proximité, intégration paysagère des projets, …). Il faut noter que le projet de la route du col du Joly est fortement critiqué. Une remarque appuyé par celle du commissaire-enquêteur. Ce projet fait partie des réserves qu’il émet sur le PLU.


Centre village : sans surprise, de nombreuses personnes critiquent le projet immobilier. (architecture, manque d’ouverture paysagère, manque de stationnement,…). Dans sa réponse, la commune persiste et signe dans ses contradictions. Elle affirme que la hauteur maximale est de 18 mètres alors qu’il suffit de lire le règlement du PLU pour constater qu’il est écrit noir sur blanc : 21 mètres. 



Les services de l’Etat s’inquiètent de la disparition des « ouvertures visuelles remarquables »  vers les sommets environnants. Le commissaire enquêteur ajoute qu’un bâtiment qui couperait toutes les perspectives vers les sommets serait en contradiction avec l’enjeu du PLU du maintien des ouvertures visuelles remarquables. Il recommande à la commune de prendre conseils auprès d’un paysagiste-conseil de l’Etat.




Agrandissement du cimetière : Le PLU prévoit le gel d’un terrain au nord du cimetière pour un futur agrandissement. Les nombreuses critiques de la copropriété l’Estelette sont confortées par le commissaire-enquêteur qui demande à la commune de revoir totalement son projet.


Projet agrandissement du cimetière


Cheminements doux : Des emplacements sont réservés dans le PLU pour la création de passages piétions à travers les hameaux, principalement au centre. Face à la forte réaction des propriétaires concernés, la commune revient partiellement sur la création de ces chemins, d’autant que les plans présentés par la mairie n’étaient pas adaptés à une lecture claire. Le commissaire enquêteur souhaite une réouverture du dossier en y associant les habitants de ces hameaux. 

La création de la Via Montjoie est mal comprise. Ce changement de nom du chemin du Baroque risque de créer  de la confusion. La commune de Saint-Gervais regrette cette modification en contradiction avec une décision prise dans le passé par les 2 communes. La commune répond que la Via Montjoie a toujours été appelée ainsi aux Contamines. Première nouvelle !! Cette nomination pompeuse de ce chemin/GR5 est apparue en 2015 et utilisée uniquement par les élus de la majorité. L’équipe municipale réécrit maintenant l’histoire du village : personne n’a jamais utilisé cette appellation ! 




Le stationnement : De nombreuses personnes ont réagi aux projets de diminution des places de stationnement dans le centre et dans le secteur de la Gorge. Le commissaire enquêteur comprend ces réactions et demande à la commune de ne pas réduire les places de stationnement dans le centre. La réponse de l’équipe municipale est risible, il s’agirait d’une erreur dans le document du PLU : il ne fallait pas lire 35 mais 70 places dans le secteur du centre. 70 places qui sont transformées par magie en 80 quelques pages plus loin. Le projet « stationnement » a été présenté au printemps dernier. Il aurait fallu à l’équipe municipale plus de 6 mois pour se rendre compte de cette grossière erreur. Elle devrait lire plus attentivement nos articles : nous avons fait mention de ces chiffres à plusieurs reprises depuis le mois d’avril. Mais, 35 ou 70 cela sera toujours insuffisant.





Concernant les parkings des remontées mécaniques, le commissaire enquêteur recommande un phasage des réalisations des équipements. Il lui paraît difficile d’envisager la réduction des places à la Gorge avant que le parking du Lay soit opérationnel avec les circuits de navettes indispensables. Reste à espérer que le maire et ses conseillers entendent ces recommandations judicieuses. 

Le plan de zonage est très critiqué sur le fond et sur la forme. A plusieurs reprises, le commissaire-enquêteur reprend à son compte les remarques des personnes sur le manque de lisibilité du plan (échelle pas assez précise). De plus le plan présenté n’est pas à jour. Il manque certaines constructions. Des erreurs sont relevées par Jean-Louis Presse : par exemple un terrain est classé non constructible alors qu’une habitation récente s’y trouve. D’un autre côté, des parcelles sont en zones constructibles alors qu’elles sont en zone à risques (rouge ou bleu) du PPRN. Enfin des incohérences réelles sont relevées : des parcelles de même nature ne sont pas traîtées de la même façon. Mais cela est réfuté avec virulence par la mairie, sans que personne ne soit dupe.




Le commissaire-enquêteur présente ensuite une à une toutes les demandes des différents propriétaires  le plus souvent pour que leur terrain reste constructible. Selon les cas, il donne un avis favorable ou non, toujours accompagné de justifications. Il apparaît que dans de nombreuses situations il revient sur les décisions de la commune et appuie les demandes des propriétaires. Malgré l’avis favorable du commissaire-enquêteur, la commune persiste, reste bloquée sur sa position et refuse de revenir en arrière, même quand rien ne le justifie. On retrouve ce cas à plusieurs reprises dans le rapport. Une position de la commune difficile à comprendre : pourquoi être plus strict que la loi ne le demande ? Le commissaire-enquêteur semble avoir une très bonne connaissance de ce sujet. Pourquoi être plus royaliste que le roi ? Jean-Louis Presse n’hésite pas dans certains cas à répondre à la commune et à la contredire pour appuyer sa position et dans sa conclusion il revient une nouvelle fois sur sa demande de reclasser constructibles certaines parcelles. Le maire a expliqué à maintes reprises qu’il défendrait l’intérêt des propriétaires quand cela serait possible. Malheureusement cela ne semble pas concerner tous les propriétaires et les faits tendent à démontrer le contraire…




Le rapport se conclut par l’avis motivé du commissaire enquêteur sur le PLU dans sa globalité, suivi de plusieurs réserves et recommandations. (p 106 à 113) 




Nous ne pouvons que constater que le commissaire-enquêteur donne un avis favorable au projet de PLU. Nous le regrettons car celui-ci contient un bon nombre d’éléments qui nous semble contraire à l’intérêt du village et à son développement. En revanche, nous notons que dans ses réserves, le commissaire-enquêteur reprend plusieurs points que nous partageons tout à fait (renoncer à la route du col du Joly, augmenter les places de parking au centre, revoir les projets sur la circulation et les stationnements, réétudier l’impact paysager du projet immobilier du centre, classer en zone constructible certaines parcelles,…). Tous ces sujets sont fondamentaux dans le PLU et pour l’avenir du village. Il ne faut pas oublier que la commune a déboursé 115 000 euros pour payer le cabinet CAPT chargé de l’élaboration de ce PLU.  Ce n’est pas une petite somme.




La commune n’est pas obligée par la loi de suivre les avis du commissaire-enquêteur. Le travail de Jean-Louis Presse est le reflet des avis des nombreuses personnes qui se sont manifestées pendant l’enquête publique. Bientôt la version définitive du PLU sera présentée. Nous verrons alors si le maire et ses conseillers savent être à l’écoute de leurs concitoyens. Nous savons bien que la communication du maire et de son équipe est faite pour faire passer des inepties pour des vérités : alors ne rêvons pas trop. Si ces choix ont été faits là, de cette façon, nous nous apercevrons assez vite quels en étaient les tenants et les aboutissants.  





Nous rappelons que la pétition contre le goudronnage du chemin du Praz est toujours en ligne, des versions papier se trouvent dans certains commerces du village. Le cap des 1000 signatures est bientôt atteint, il faut continuer à se mobiliser !




Lydie Roch-Dupland et David Mermoud

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