mardi 15 août 2017

PLU : mobilisons-nous !!!

Le 31 juillet, l’enquête d’utilité publique sur le futur Plan Local d’Urbanisme a débuté. Elle prendra fin le mercredi 6 septembre. Pendant cette période, un registre est à la disposition du public tous les jours, aux heures d’ouverture de la mairie afin que chacun puisse venir écrire ses remarques sur ce projet. Ce droit n’est pas réservé qu’aux habitants permanents et secondaires ou qu’aux propriétaires mais à toutes les personnes qui se sentent concernées par l’avenir des Contamines et qui se soucient de l'évolution du village dans les années futures.

En complément de ce registre, un commissaire enquêteur, Jean-Louis PRESSE assure des permanences pour recevoir tous ceux qui souhaitent échanger avec lui ou lui remettre en main propre un courrier. Cette personne  n’a pas un pouvoir décisionnel  sur telle ou telle situation mais à l'issue de la consultation, elle rédigera un rapport relatant le déroulement de l'enquête et rapportant les observations du public (suggestions, contre-propositions…). Le commissaire enquêteur remettra ses conclusions dans lesquelles il donnera son avis personnel et motivé.

A ce jour, deux permanences ont déjà eu lieu. Trois autres sont programmées dans les prochaines semaines en mairie : le samedi 19 août 2017 de 10h à 13h, le mercredi 23 août 2017 de 17h à 20h et le mercredi 6 septembre 2017 de 14h30 à 17h30 en mairie.



Dans ce blog, nous nous sommes déjà exprimés sur ce PLU. Le premier article date d’octobre 2015. Il faisait suite à la première réunion publique. Six mois plus tard, une nouvelle réunion était organisée et nous avions essayé de transcrire aux mieux les informations communiquées à cette occasion ainsi que les nombreuses questions que nous nous posions. Il faut dire que cette première étape ressemblait à un état des lieux des différents aspects de la vie et de l’économie de notre commune : un recensement complet et approfondi effectué par le cabinet CAPT. Si de nombreux problèmes ou dysfonctionnements étaient décrits, peu de réponses ou de solutions étaient proposées. Ou alors il s’agissait d’idées nécessitant de nombreuses précisions pour être compréhensibles.



Il a fallu attendre plus d’un an  pour rentrer dans le vif du sujet et connaître les décisions les plus importantes. Et depuis les choses se sont précipitées. A peine une semaine après la 3ème réunion publique, le projet était adopté par le conseil municipal, supprimant ainsi la phase de concertation avec les habitants qui aurait dû être lancée à ce moment-là. L’enquête publique organisée actuellement est donc la dernière phase avant l’adoption définitive du PLU.

Devant la quantité importante de documents mise à la disposition du public et face à la multitude de sujets évoqués (faune, flore, agriculture, démographie, déplacements, urbanisme, ….) il est difficile de s’y retrouver : le document de synthèse contient 387 pages !!! Mais parmi tous les sujets étudiés, 3 points en particuliers ont retenu notre attention car, s’ils sont adoptés dans les prochains mois, ils auront de graves répercussions sur l’avenir des Contamines. Il nous semble important d’y revenir une nouvelle fois pour une meilleure compréhension de tous.

1/ 20 hectares de terrains constructibles supprimés

Un nouveau PLU, c’est généralement, un nouveau zonage. Et celui qui est à l’ordre du jour ne fait pas dans la dentelle !!! En mai, nous avions consacré un article complet sur ce thème et présenté le futur découpage du village selon les zones constructibles ou non. Plusieurs propriétaires avaient alors découvert s’ils devaient se réjouir ou s’inquiéter. 



Chaque personne concernée peut défendre son patrimoine en présentant ses arguments par écrit ou oralement directement au commissaire enquêteur. Mais au-delà de la multitude de cas particuliers, c’est le développement économique du village dont il est question. En limitant ainsi la construction de nouvelles habitations, quel est le but recherché ? On nous parle du regroupement par hameau qu’il faut renforcer, de la concentration des habitations qu’il faut inciter. Mais c’est déjà l’organisation actuelle des Contamines  que l’on trouvait dans le POS de 1993 où chaque hameau était clairement délimité, le plus souvent par les zones à risque (avalanches, débordements, …) ou parce que les précédentes municipalités avaient su préserver cette particularité de notre paysage où les zones vertes sont nombreuses et clairement visibles. Les Contamines sont loin de ressembler à tous les villages de montagne où les habitations sont éparpillées et constituent une zone quasi continue. On trouve de nombreux exemples sans aller bien loin (Saint Gervais, Megève, Praz sur Arly, Passy,…). Il nous aurait paru tout à fait suffisant de conserver les contours actuels des hameaux pour préserver à la fois nos paysages, le patrimoine des habitants et les possibilités économiques de développement. 



La diminution considérable de terrains constructibles va avoir un effet direct sur le prix du m² dans notre village, rendant l’installation de nouveaux habitants permanents plus difficile. C’est pourtant là un des objectifs du PLU : accueillir des ménages pour remplir les classes de l’école !!! Une zone de logements sociaux est prévue dans la ZAC du Plane, au-dessus du cimetière. Tout cela risque bien d’aboutir à une zone dortoir à cet endroit pour des personnes travaillant dans la vallée et, dans le reste du village, la création de nouvelles résidences secondaires construites à prix d’or sur les rares terrains restant disponibles. 

Des propriétaires contaminards se voient spolier de leur propriété par ce PLU guidé par l’équipe municipale et le maire . En effet, la mairie par son choix de créer une zone résidentielle dans la ZAC du Plane va ainsi avec  un  programme immobilier ajouter un nouveau hameau au village. La commune va s’enrichir au détriment de certains contaminards qui ne pourront pas construire sur les terrains dont ils ont hérités ou achetés dans leur hameau de prédilection ou de naissance mais devront venir habiter dans la ZAC du Plane. 


Le Plane : zone à urbaniser

La mairie dont la volonté est vendre à des promoteurs  son  patrimoine afin de gagner de l’argent et de se targuer de ne pas avoir recours à l’emprunt sacrifie l’âme même du village. En effet, les maisons et appartements accessibles à la propriété construits à cet endroit se ressembleront tous pour des raisons économiques. Alors adieu la beauté et le charme du village, l’âme architecturale, la spécificité des Contamines. La mairie n’aurait-elle pas dû sacrifier une partie de son parc de terrains constructibles afin de permettre à ses administrés de rester propriétaire de terrains constructibles? Des terrains pour lesquels certains ont payé des droits de succession ou que d’autres venaient d’acquérir pour des projets futurs. Cette politique spéculative est contraire à l’essence même du service public pour lequel un maire et son équipe devrait travailler. Les contaminards et tous les amoureux des Contamines doivent se sentir bien abandonnés par cette municipalité.

2/ La limitation des places de stationnement

Parmi les documents présentés ce printemps, le projet sur les zones de stationnement nous a particulièrement surpris et inquiétés. Avec ce futur PLU, le nombre global de places va diminuer. Mais le plus paradoxal  est que la diminution sera la plus forte là où les besoins sont les plus importants : 

  • Notre Dame de la Gorge (parking EDF) : suppression de 110 places (on passe de 360 à 250)
  • Télécabines de la Gorge / parc de loisirs : suppression de 185 places (on passe de 510 à 325)
  • Foyer de ski de fond : suppression de 50 places (on passe de 185 à 135)
  • Centre du village : suppression de 43 places (on passe de 173 à 130)

Et pour compenser cela, en tous cas en partie, le PLU propose la construction d’un immense parking couvert au Lay, entre les immeubles et la gare de départ du télécabine. 300 nouvelles places pourraient ainsi voir le jour. Mais cela va l’encontre de l'attente des touristes : qui ira se garer au Lay pour aller un parc de loisirs ou pour une randonnée à la Balme ? De plus, aucun coût n’est indiqué et bien sûr aucun financement.

Ces modifications, si elles voient le jour, seront hautement préjudiciables pour l’activité touristique de notre station. Une grande difficulté pour stationner à proximité des équipements, des commerces, des lieux d’activité deviendra un lourd handicap pour attirer les visiteurs dans notre village.

3/ Le centre du village

Parmi les objectifs du PLU, il est écrit dans les premières pages du document de présentation :
  • Requalifier le centre-village : ses espaces publics de rencontre, de circulations et de stationnements 
  • Améliorer son fonctionnement en redonnant de la place aux piétons 
  • Mettre en oeuvre un projet qualitatif, global et cohérent sur l’ensemble de la traversée du centre-village
  • Rationnaliser les stationnements
Nous ne pouvons que partager cette volonté. En revanche, nous sommes en total désaccord avec les solutions apportées. Ainsi pour le stationnement à proximité de la mairie et de l’office de tourisme, les documents évoquent 35 places. C’est incompréhensible de pouvoir proposer une telle capacité comme solution à ce problème récurrent !!! Ce qui l’est encore moins, c’est que dans le projet immobilier présenté fin juin, il était question de 70 places. Ce chiffre n’est-il qu’une étape intermédiaire avant d’être divisé par 2  dans quelques mois ?  De plus, ce projet immobilier vient en totale contradiction avec les objectifs initiaux du PLU puisqu'aucun aménagement n’est prévu pour améliorer les espaces publics de rencontre, de circulations ou pour redonner de la place aux piétons. 



Il est important de signaler que cette enquête d’utilité publique ne vise pas à approuver ou non cette construction d’immeubles sur la place du village. Mais en revanche, le projet nécessite que le PLU soit accordé afin de démarrer. Quelques explications s’imposent : dans la partie qui concerne le découpage de la commune, une nouvelle zone UH1 est créée spécialement pour que le projet puisse voir le jour. Ses contours reprennent exactement les parcelles vendues aux promoteurs. Le règlement de cette zone UH1 répond aux attentes de ces mêmes promoteurs pour rentabiliser au mieux leur projet : pouvoir construire plus haut et plus grand que nulle part ailleurs dans le village.



Le règlement de cette zone reprend tout ce qui était contenu dans le projet de révision du POS qui était programmé en janvier et qui a reçu un avis défavorable du commissaire enquêteur. On retrouve dans cette zone UH1 les fameux 21 mètres de haut même si tout est fait pour les dissimuler.  Dans le document « règlement » consultable sur le site internet de la mairie, il est clairement écrit
  • Côté parking en partie ouest de la zone UH1 :
    • 21 m au faîtage ou 18 m à l’acrotère, sans excéder 7 niveaux au-dessus du TN
  • Côté Place du village en partie Est de la zone UH1 :
    • 18 m au faîtage ou 15 m à l’acrotère, sans pouvoir excéder 5 niveaux au-dessus du TN
Voir schéma ci-après



Dans toutes les autres zones constructibles, la hauteur maximale n’atteint pas les 21 mètres
  • UA et UH 18 m au faîtage ou 15 m à l’acrotère
  • UB 15 m au faîtage ou 12 m à l’acrotère
  • UC et UCa 12 m au faîtage ou 9 m à l’acrotère 


Au centre du village, là où tout devrait être fait pour l'aménagement de constructions respectueuses du cadre et des paysages, ce PLU, par la création de cette zone UH1,  donne l’autorisation de monter  à 21 mètres. C’est ce point précis qui nous choque le plus et que nous devons combattre. Les personnes qui souhaitent s’exprimer sur les registres pour lutter contre le projet immobilier du centre doivent montrer leur désaccord à la création de cette zone UH1. C’est aujourd’hui le seul moyen qui peut faire évoluer ce projet de construction. La zone UH1 est créée pour le projet immobilier, plus haut et plus grand que ne l’autorisait l’ancien POS. Sans cette zone UH1, le permis de construire ne pourra pas être validé.

Le maire et les promoteurs essayent de faire croire le contraire. Dans le document « hors-série » distribué récemment, il est indiqué page 7 : « Une hauteur autorisée côté place jusqu’à 18 mètre au Plan d’occupation des Sols. Un choix de limitation des hauteurs côté place à 15m66 au plus haut point. La hauteur absolue des bâtiments sera inférieure à 18 mètres jusqu’à là autorisé par l’ancien POS côté place et compatible avec le projet du PLU ». Si on retrouve ce « côté place » dans chaque phrase, c’est parce que cela concerne uniquement ce côté de la construction. Il en reste 3 et rien n’est dit sur les hauteurs maximales qui dépasseront les 18 mètres. Et c’est bien pour cela que cette zone UH1 est indispensable au projet. On peut affirmer que cette zone spécifique est créée pour que le projet puisse dépasser les 18 mètres. Sinon, pourquoi la créer ?

Par où passera le chasse-neige ?
Avec les hauteurs, on retrouve la modification des prospects prévus en janvier. Les débordements sur la chaussée sont également repris ainsi que l’emprise des futurs bâtiments sur les limites des voisins. Ainsi les balcons pourront s’avancer sur les limites des parcelles voisines ou sur la place du village. Tout cela est fait pour le confort des promoteurs. Pour des raisons de sécurité, ces points avaient fait l’objet d’un avis défavorable émis par le précédent commissaire enquêteur lorsqu'il était question de précipiter la vente et la création des immeubles au centre du village. Le déneigement, le secours à personne, les interventions sur feu, le passage de camions,... vont devenir des véritables casse-têtes.



La mobilisation de tous a permis, en janvier dernier, d’empêcher cette modification du règlement. Le maire essaye de la faire repasser en douce dans le PLU. Nous devons nous mobiliser une nouvelle fois. Depuis le début de l’enquête d’utilité publique, de nombreuses personnes se sont déjà déplacées. Le plus souvent, il s’agit de propriétaires concernés par le changement de zonage. Nous invitons toutes les personnes qui comme nous, sont choquées par les éléments du PLU pour le stationnement, la zone UH1 avec ces 21 mètres, ou tout autre sujet de ce projet, à se déplacer en mairie pour exprimer leur opinion. Et comme en janvier, nous proposons aux personnes qui le souhaitent, de nous envoyer leur texte que nous collerons dans le registre.


Rendez-vous le 1er septembre pour de nouvelles infos.

Lydie Roch-Dupland et David Mermoud

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Pour nous contacter : notre adresse e-mail : lavigieduconseil@gmail.com

Le compteur des visites est, ce mardi 15 août, à 176 309

mardi 1 août 2017

Le scandale des 400 000 euros

« On a un problème à l’EPIC ». C’est avec cette étonnante phrase que le maire a débuté ses explications pour le 13ème point à l’ordre du jour du conseil municipal du 6 juillet. Nous nous doutions que quelque chose clochait dans cette structure chargée du tourisme, surtout depuis que nous avions reçu la convocation pour cette réunion. En effet, dans ce document, il était indiqué : « M. le maire propose une subvention exceptionnelle à l’EPIC « les Contamines Tourisme » d’un montant de 400 000 euros ». Et bien sûr sans aucune explication complémentaire.




Pour mémoire, la subvention de 2017, votée en début d’année s’élève à 1 500 000 euros. Et 6 mois plus tard, la commune doit remettre la main à la poche et ajouter plus du quart de cette somme. On nous explique depuis 3 ans qu’il faut sans cesse faire des économies : nous étions curieux de savoir ce qui pouvait nécessiter une telle subvention supplémentaire.

Le maire s’est lancé dans des explications laborieuses que nous tenterons ici de rendre le plus clair possible. Ainsi il a expliqué qu’en 2015 et 2016, l’EPIC aurait suivi les consignes du régisseur du Trésor Public de Saint-Gervais concernant la TVA à appliquer sur ses factures. Ainsi les comptes ont été effectués en hors taxe. L’an dernier, Mme Lambert, des services fiscaux, est venue effectuer un contrôle sur la TVA appliquée par l’EPIC. Elle aurait déclaré en arrivant ne pas connaitre ce type de structure et aurait ajouté « qu’elle ne savait pas quel régime de TVA était applicable ».




Le premier magistrat de notre commune a ajouté que récemment, le rapport définitif des services fiscaux était arrivé en mairie et sa conclusion est claire : l’EPIC aurait dû prévoir son budget en TTC. Son crédit de TVA est donc annulé et 215 000 euros doivent être remboursés. A cela s’ajoute une série de taxes sur salaires, impôts sur les sociétés,… L’addition finale atteint 390 000 euros. D’où les 400 000 euros que doit trouver la commune pour que l’EPIC puisse s’acquitter de ce redressement fiscal.

Face à nos questions pour mieux comprendre cette situation, le maire n’a pas manqué de préciser avoir été très surpris de ce redressement fiscal étant donné que le Trésor Public avait validé pendant des années les comptes de l’EPIC, n’hésitant pas à mettre en cause la compétence professionnelle de ces personnes et notamment de la contrôleuse qui « ne savait rien ». Le DGS a conclu cet exposé en ajoutant qu’ « il y a un vrai problème dans la qualité du travail du Trésor Public ». 




Nous sommes loin d’être des experts en comptabilité mais de nombreuses questions se posent suite à ces explications. Comment une personne chargée d’effectuer un contrôle fiscal « spécial TVA » peut avoir si peu de connaissances sur les spécificités d’un EPIC ? Ce type de structure est assez commun pour la gestion des Offices de Tourisme. Cette question de TVA a dû se poser dans chacun d’eux, et sans doute a été résolue sans aboutir à des redressements fiscaux. Si de mauvaises informations ont été données par les services fiscaux, le paiement de ces arriérés ne peut-il pas être négocié ou au moins étalé dans le temps ?  Mais nous n’avons ici que la version du maire, nous n’avons pas celle du Trésor Public. Malgré notre statut d’élus, aucune information ne peut nous être communiquée par les services fiscaux.

Nous avons fait remarquer que le directeur de l’EPIC, Christophe Gernigon avait travaillé précédemment dans plusieurs offices de Tourisme dont certains étaient des EPIC. Dans le passé, il a forcément été confronté à la problématique de la déclaration de la TVA. Avant d’arriver aux Contamines, il était le directeur d’un EPIC à Méribel.  Mais lors de ce conseil municipal il était bien-sûr absent. N’était-il pas le plus à même d’expliquer cet imbroglio avec les services fiscaux ? Le maire n’a pas répondu à cette remarque, il a juste ajouté « le Trésor Public a validé ce qui a été fait ».




Lydie lui a alors demandé s’il était satisfait de la gestion de l’EPIC par Christophe Gernigon. Comme il venait de passer en revue toutes les erreurs des services fiscaux, décrits comme responsables de ce redressement fiscal, nous nous attendions qu’il fasse des éloges de son directeur. Mais il n’a pas répondu, ni positivement, ni négativement, ajoutant seulement que c’était au Comité de Direction de l’EPIC de répondre à cette question.

Pour financer cette subvention exceptionnelle, la commune est maintenant obligée de revoir ses prévisions de dépenses. Il faut déshabiller Pierre pour habiller Paul.   Et trouver 400 000 euros n’est pas une mince affaire. 150 000 euros vont être pris dans le budget de fonctionnement et 250 000 euros dans la partie d’investissement. Aucune précision n’a été donnée sur la liste des dépenses prévues qui vont passer à la trappe. La réparation du toit du presbytère ? La création des pistes de fond d’été ? Nous n’avons pas compris pourquoi l’EPIC n’a pu trouver dans son budget de quoi payer une part de ce redressement fiscal. Les 1 500 000 euros seraient-ils déjà  dépensés… Et il faut croire que tous les autres recours ont été épuisés (ligne de trésorerie, emprunt,…)




Dans les jours qui ont suivi ce conseil municipal, les faits sont venus remettre en cause toutes les explications données par le maire sur cette subvention exceptionnelle. Une rumeur a traversé le village aussi vite qu’un éclair un soir d’orage. Certains disaient « Gernigon a été viré », d’autres ajoutaient « Mais non, il a été mis à pied pour 4 mois ». Ces informations devaient contenir une part de vérité puisque le Directeur de l’Office de Tourisme avait disparu de la circulation, même lors des manifestations organisées par l’OT. Ce qui n’était d'ailleurs pas plus inquiétant que cela, puisque le directeur de l’EPIC prenait des vacances à Noël et à Nouvel An…. Mais nous n’épiloguerons pas sur ces absences surprenantes quand le sujet est autrement plus important.  Nous avons interrogé des membres du Comité de Direction de l’EPIC, ils n’avaient aucune information à ce sujet. 

Il a fallu attendre ce 25 juillet pour avoir un éclaircissement. Dans un flash info de Radio Mont Blanc, nous avons entendu « Le Directeur de l’Office de Tourisme des Contamines-Montjoie Christophe Gernigon a été suspendu de ses fonctions après la découverte d’un redressement fiscal de 400 000 euros. C’est une directrice par intérim qui le remplace provisoirement. » Voilà comment les élus des Contamines-Montjoie apprennent les décisions prises en mairie !!! 




Ainsi le directeur de l’Office de Tourisme a été suspendu de ses fonctions. Mais pourquoi, puisque le maire a longuement expliqué que c’est à cause de l’incompétence du Trésor Public que la commune doit payer 400 000 euros ? Pourquoi cette procédure disciplinaire si tout est de la faute des Services Fiscaux ? Faut-il en déduire que le maire nous a raconté n’importe quoi lors de la séance du conseil municipal, et que Christophe Gernigon est effectivement responsable de ce redressement fiscal ?

De plus, n’est-ce pas au Comité de Direction de l’EPIC de prendre la décision de suspendre le directeur de ses fonctions ? Mais aucune réunion n’a été convoquée pour statuer sur l’avenir du Christophe Gernigon. Le maire a donc pris cette décision seul sans aucun vote du Comité de Direction et sans même en avertir ses membres. Un peu cavalier, non ? 




Et que veut précisément dire « suspendu de ses fonctions ? » Combien de temps cela va-t-il durer ? Reviendra-t-il, dans quelques semaines, occuper son poste comme si de rien n’était après avoir profité de vacances en plein été ? Ou est-ce une première étape avant un départ définitif ? En tous cas, cette suspension au tout début de la saison d’été est préjudiciable pour le fonctionnement de l’Office de Tourisme et la préparation de la saison hivernale ? Christophe Gernigon est remplacé temporairement par Annick Roger, qui était précédemment directrice adjointe et qui est par ailleurs la compagne du DGS. Il n’est pas certain que ce mélange des genres soit bien autorisé 

Ce départ temporaire ou définitif du directeur de l’EPIC pose de nombreuses questions. Il est très difficile de comprendre comment cette structure peut se retrouver avec un déficit de 400 000 euros à combler après 2 ans d’existence seulement. D’autant plus que les explications données par le maire sont, à la vue de la sanction imposée à son directeur, loin d’être complètes. D’autres erreurs de gestion semblent bien avoir été commises. Et leur responsabilité ne peut pas peser uniquement sur le directeur de l’EPIC. Cela semble bien arranger tout le monde de le désigner comme le seul à l’origine du déficit dans les comptes. 


Extrait des statuts de l'EPIC sur la responsabilité du Président


Les membres de ce Comité de Direction et d’autant plus les élus qui y siègent, garants de l’intégrité de la commune, auraient dû lire et étudier ces comptes. Quand on voit l’implication de ces mêmes personnes lors des votes des délibérations pendant les réunions du conseil municipal, on peut imaginer qu’ils n’ont manifesté aucun intérêt à ce qui leur était présenté. Ils ont dû voter les budgets de l’EPIC, apparemment sans sourciller et suivre comme d’habitude ce que le maire et Christophe Gernigon leur disaient sans chercher plus loin. Pourtant leur rôle est de demander constamment des explications et des justifications de telle ou telle dépense d’autant plus qu’ils ont accès aux documents comptables. Et dans le Comité de Direction, le Président, en l’occurrence le maire, a un rôle essentiel de surveillance du travail du directeur, il n’est pas là juste pour participer aux diverses réceptions organisées au fil de l’année. D'autant plus quand le directeur arrive avec des antécédents inquiétants.




Christophe Gernigon a été durant deux ans directeur de l’EPIC de Méribel qu’il a quitté précipitamment en laissant une facture de 500 000 euros à régler. Il a été licencié suite à la découverte de dépassements multiples qui ont dû être absorbés par la commune savoyarde. Il suffit de lire le compte-rendu du conseil municipal de Méribel de 18 décembre 2014 pour avoir toutes les précisions (page 7 et suivantes)
 http://www.mairiedesallues.fr/fr/la_mairie/conseil_municipal_les_elus/les_comptes_rendus


Extrait du compte rendu du CM de Méribel du 18/12/2014


C’est assez ressemblant à ce qui se passe aujourd’hui dans notre commune. Le maire des Contamines ne pouvait ignorer ce passif au moment d’engager Christophe Gernigon. Il ne peut en aucun cas rejeter sa responsabilité sur qui que ce soit : c’est lui qui a exigé l’embauche de cette personne dont les fautes précédentes étaient de notoriété publique. Le maire n’a rien voulu entendre des mises en garde qui lui ont été adressées à l’époque.  Et avec les conseillers qui siègent à l’EPIC, il aurait dû redoubler d’attention pour ne pas arriver à la même situation qu’à Méribel. Dans cette commune, il aura fallu trois ans pour redresser la situation financière après la gestion désastreuse de leur directeur d’EPIC. 




Depuis 2 ans, nous avons à plusieurs reprises demandé à avoir accès aux comptes de l’EPIC notamment au moment du vote de la subvention annuelle. Mais cela était impossible, le conseil municipal devait signer un chèque en blanc, les yeux fermés dans une totale confiance dans l’action du directeur couvert par le maire qui est le président de cette entité. Nous n’avons jamais pu obtenir d’informations sur le coût réel des événements, sur les recettes des équipements sportifs, sur l’évolution du chiffre d’affaire de la centrale de réservation,…. « Mais tout va bien » nous disait-on. On voit aujourd’hui le résultat. Et nous espérons ne pas découvrir d’autres créanciers demain.


Le 19 janvier 2017, nous avions demandé à consulter les comptes de l'EPIC. Après de nombreux échanges, tractations, reports de la part de Christophe Gernigon, celui-ci nous a finalement reçus le 24 mars pour nous fournir des copies de documents comptables. Aucune page numérotée, les dates inexistantes et souvent même les chiffres retirés, comme par hasard les notes de frais entre autres choses… Il s’agissait d’après le directeur de copies de mandats…. Nous n’avons pas vu les prélèvements de l’URSSAF, et pour cause…. Mais d’après lui, c’était normal. Aujourd'hui, notre demande est devant la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratifs), en attente d’être instruite.




Maintenant, nous sommes face aux mêmes problèmes que la station de Méribel. On voit bien que les élus de la majorité qui se posent en grand donneurs de leçons depuis des années n’ont pas rempli leur mission. Ils ont enchaîné les inaugurations, les réceptions diverses et les déplacements sur des salons à l’étranger mais n’ont pas tenu leur rôle. A cause d’un manque de rigueur, d'un certain laisser-aller, de dépenses sans doute excessives, de mauvaises décisions, nous devons sacrifier des investissements et nous serrer la ceinture pour combler ce déficit. Vraiment, les Contamines n’avaient pas besoin de ça. Pour une fois, nous sommes totalement en accord avec le maire : on a un problème avec l’EPIC, … un très GROS problème !!!   

Rendez-vous le 15 août pour de nouvelles infos.
Lydie Roch-Dupland et David Mermoud

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